Le synopsis en or
Conseils croisés d’un rédacteur en chef et d’une pigiste
Chacun de leur côté, ils nous livrent leurs conseils pour taper dans l’œil des producteurs et pour présenter de bons synopsis.
Propos recueillis par Sala Sall
Trouver un sujet en béton
Camélia Encinas : « Pour moi, un bon sujet est un sujet qui n’a pas ou peu été traité. Il faut que l’on puisse y découvrir quelque chose de nouveau. Pour trouver mon inspiration, je lis la presse quotidiennement et je me nourris des rencontres et des échanges que j’ai avec mes producteurs, qui m’indiquent où chercher car ils connaissent parfaitement les attentes des diffuseurs. Mais il ne faut rien s’interdire et croire en son sujet. »
Olivier Ponthus : « En ce qui me concerne, je trouve qu’un bon sujet est un sujet qui m’apprend des choses. J’aime être surpris. Il faut ensuite que les personnages soient bons. Qu’on ait de l’empathie pour eux ou du moins que leur caractère et leur discours suscitent notre intérêt. Il faut penser que l’on raconte une histoire. Aussi, il ne faut pas hésiter à prendre des risques. Récemment, un jeune pigiste est venu me voir après être allé tourner seul un sujet en Chine. Il m’a montré ses images. J’y ai cru et au final, Arte Reportage nous l’a pris. »
Ecrire un bon pitch
Camélia Encinas : « Il faut identifier clairement la problématique, l’incarner avec des lieux, des événements et des personnages. Il est indispensable d’avoir les personnages et les histoires, trouver une narration et une démonstration. Aujourd’hui, les diffuseurs veulent savoir avant d’acheter à quoi ressemblera le film. Encore plus qu’avant, c’est au réalisateur de faire gratuitement l’enquête. Seul un sujet sur dix est accepté. »
Olivier Ponthus : « Hormis pour certaines cases sur Arte ou sur France 5, il faut que le sujet du pitch soit concernant et que l’on voit tout de suite ce qui peut être filmé en séquence. Il faut envoyer une première séquence plausible avec un personnage fort du film. Et/ou une citation forte de ce même personnage pour commencer le pitch. »
Envoyer son pitch au bon interlocuteur
Camélia Encinas : « Il faut s’appuyer sur son réseau. La particularité de l’audiovisuel est que le réalisateur a rarement le contact direct avec le diffuseur. Il faut donc chercher à travailler avec des producteurs qui ont «envie» de vous. Si le producteur croit en vous, il se démènera plus pour «vendre» votre film. La candidature spontanée marche toujours. Connaître quelqu’un aide aussi. »
Olivier Ponthus : « Il faut envoyer son sujet aux rédacteurs et aux rédactrices en chef… et il faut que le mail les accroche tout de suite ! »
Cet article a été initialement publié dans le magazine des 48H de la Pige 2018