« Travailler en binôme pour vendre ses piges »

Cyril Marcilhacy, photographe, et Arnaud Guiguitant, rédacteur, tous deux membres du collectif Extra Muros, travaillent ensemble depuis quatre ans.

Propos recueillis par Eloïse Fagard

Profession : Pigiste : Sur quel type de sujets travaillez-vous ?

Cyril Marcilhacy : Nous travaillons surtout ensemble pour des sujets aventure/évasion, pour VSD notamment.
Arnaud Guiguitant : Avec Cyril, je travaille surtout sur des sujets aventure, mais je travaille aussi avec d’autres photographes. Chacun est spécialisé dans un domaine différent, sport, voyage, voitures… Cela me laisse plus de latitude pour proposer des sujets aux rédactions et ne pas m’enfermer dans un seul domaine.

P:P: Comment fonctionne votre binôme ?

C.M. : Les trois quarts du temps, c’est Arnaud qui amène le sujet, après on travaille tous les deux, pour savoir comment on va le traiter en images.
A.G. : On est tous les deux en recherche de sujets, on se fait des brainstormings, on discute de l’actu. Si j’ai une idée de sujet, Cyril me donne son ressenti sur ce qu’on peut faire en images. Si on propose un sujet à VSD, cela doit être fort en images.

P:P : Quel est l’avantage de travailler tous les deux ?

C.M. : Le fait d’être à deux nous permet de multiplier nos chances de vendre nos sujets, en plus de la rédaction, je peux contacter le service photo.
A.G. : Notre force est de proposer un sujet « clé en main » à des magazines avec un photographe qu’ils connaissent et dont ils apprécient le travail. Aujourd’hui, pour vendre des piges, il faut travailler en binôme.
C.M. : D’une manière générale, ce qui est canon c’est qu’on est une vraie équipe, avant, pendant et après le reportage. En amont pour le préparer, sur le terrain car à force de travailler ensemble si on s’entend bien, on se comprend sans même se parler, et après pour les reventes notamment. Côté finances, on fait toujours 50-50 sur nos ventes.

P:P : Sur le terrain justement, cela apporte quoi de partir avec quelqu’un que l’on connaît ?

C.M : En cas de coup dur, parce que rien ne se passe jamais vraiment comme prévu, c’est important d’avoir quelqu’un avec qui ça se passe bien et avec qui on peut se détendre un peu et prendre du recul. Notre premier reportage ensemble portait sur les enterrements de vie de garçon à Budapest. Forcément on a fait un peu la fête.
A.G. : Je sais que quand je pars avec Cyril, je suis en toute confiance. Je suis sûr qu’il ramènera les photos qu’attend la rédaction.

Cet article a été initialement publié dans le magazine des 48H de la Pige 2017