Profession : Pigiste est membre du CDJM

Le 2 décembre dernier, l’association Profession : Pigiste a fait le pari d’être l’un des membres fondateurs du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) aux côtés des deux syndicats, le SNJ et l’USJ-CFDT, engagés de longue date dans la réflexion sur la déontologie de notre profession, ainsi que plusieurs associations et collectifs, comme Prenons la Une, l’Association des journalistes de l’environnement ou encore Informer n’est pas un délit. Nous y avons aussi retrouvé l’association Journalisme et citoyenneté qui organise, chaque année à Tours, les Assises du journalisme, auxquelles Profession : Pigiste a souvent été conviée.

Notre association est un simple membre du CDJM, et n’a pas intégré son CA, mais nous notons avec satisfaction que plusieurs membres du collège des journalistes sont des journalistes pigistes.

À l’instar de ce qui existe dans une centaine de pays, dont 18 dans l’Union Européenne, ce « conseil de presse », composé de manière tripartite entre représentant des journalistes, des employeurs et du public, ne prononcera aucune sanction contre des titres ou des journalistes. Il ne s’agit pas de créer un « conseil de l’ordre » des journalistes. En revanche, indépendant des pouvoirs publics, le CDJM souhaite favoriser la médiation entre le public et la presse, à l’heure où la confiance dans les médias n’a jamais été aussi faible en France.

Concrètement, n’importe quel citoyen pourra saisir la CDJM au sujet de « tout acte journalistique édité, publié ou diffusé en France ou à destination du public français » dont il estimerait que celui-ci contreviendrait à la déontologie. Le CDJM lui proposera d’abord une médiation. Si celle-ci n’aboutit pas, il mènera sa propre enquête pour dire si la saisine est « fondée », « non fondée » ou « partiellement fondée », puis publiera son avis. Ces avis se fonderont sur la Charte d’éthique professionnelle des journalistes de 1918, remaniée en 1938 et 2011, la Déclaration de Munich de 1971 et la Charte d’éthique mondiale des journalistes de Tunis de 2019.

A noter qu’un journaliste, notamment pigiste, pourra également saisir la CDJM ! A l’heure où la frontière entre journalisme et publicité n’est pas toujours aussi complètement étanche qu’elle le devrait, où des pigistes sont parfois considérés comme des « faux journalistes », où les pressions que peuvent subir les rédacteurs sont parfois plus difficile à contenir quand on est hors des murs du journal, il nous est apparu que la création du CDJM pourra bien davantage nous protéger que nous menacer.

Le bureau de Profession : Pigiste